Suite aux Etats généraux du secteur coton, les producteurs engagent en 2005 des réflexions stratégiques sur les enjeux majeurs de la filière coton

L’un de ces enjeux restait le choix de la forme d’organisation à adopter. C’est ainsi que le choix a été porté sur la forme coopérative pour les raisons suivantes :

  • La coopérative a un cadre juridique légal
  • Elle a un caractère d’entreprise
  • Sa capacité de participer à la gestion économique de la filière est établie

La structuration des SCPC

La zone cotonnière du Mali est répartie entre quatre (4) zones qui correspondent à des filiales :

  • La zone Ouest (région CMDT de Kita)
  • La zone Centre (région CMDT de Fana + zone OHVN)
  • La zone Nord – Est (région CMDT de Koutiala + région CMDT de San)
  • La zone Sud (région CMDT de Sikasso + région CMDT de Bougouni)

De 2005 à 2007 avec l’appui du PASE I les AV ont été transformées en Société Coopérative de producteurs de Coton (SCPC) suivant la loi N°01-076 du 18 juillet 2001 régissant les Sociétés coopératives;

Dans chaque zone, les SCPC se sont regroupées de la commune à la région en mettant en place des unions communales, unions secteur et une Union Régionale des sociétés coopératives de producteurs de coton (UR SCPC).

Les quatre URSCPC ont mis en place en mars 2007, au niveau national, une Union Nationale des sociétés coopératives de producteurs de coton (UNSCPC)

A partir de cette période le Mali avait :

  • 1 Union Nationale de Sociétés coopératives de producteurs de coton
  • 4 Unions régionales
  • 41 Unions secteur
  • 288 Unions communales
  • Environ 7 177 sociétés coopératives de base

Les Coopératives suivant l’Acte uniforme de l’OHADA :

L‘acte uniforme de l’OHADA relatif au droit des sociétés coopératives a été adopté par le conseil des Ministres de l’OHADA le 15 décembre 2010 à Lomé (TOGO) et est entré en vigueur depuis le 16 mai 2011 dans tous les Etats partie, une disposition du texte donne un délai de deux ans aux sociétés coopératives déjà constituées sous les anciennes lois Nationales pour mettre en conformité leurs statuts et règlements intérieurs avec les dispositions de l’acte, sous peine de nullité.

A partir de 2014 avec l’appui de l’AFD suite à des ateliers de sensibilisation, le réseau des sociétés coopératives de producteurs du Mali a décidé de se conformer aux exigences de l’acte Uniforme de l’OHADA. Lors des ateliers de synthèse les recommandations suivantes ont été faites :

  • Harmoniser les statuts et règlements intérieurs des sociétés coopératives avec les dispositions de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés coopératives.
  • Les ateliers ont défini des critères pour le regroupement des SCPC afin de les rendre beaucoup plus viables : au moins 40 ha de coton à exploiter et production d’au moins 144 tonnes de coton graines.
  • Adopter les quatre niveaux du réseau coopératif prévus dans les dispositions de l’Acte Uniforme c’est-à-dire : SCOOPS (Sociétés coopératives) au niveau des villages, Union de sociétés coopératives au niveau du Secteur, Fédération au niveau de la Région et Confédération au niveau National.

Ainsi à l’heure actuelle, au Mali, il existe :

  • 2562 sociétés coopératives de base immatriculées suivant l’OHADA et 4423 non immatriculées
  • 41 Unions de secteurs des sociétés coopératives de producteurs de coton suivant l’acte
  • 4 Fédérations Régionales de sociétés coopératives de producteurs de coton
  • Une Confédération de sociétés coopératives de producteurs de coton

NB : Le niveau Communal ne fait plus partie de l’agencement du réseau coopératif des producteurs de coton au Mali.

III. LA C-SCPC :

La Confédération des sociétés coopératives de producteurs de coton, en abrégé : C-SCPC est une entreprise coopérative au sens de l’Acte Uniforme de l’OHADA relatif aux droits des sociétés coopératives.

Elle est fondée sur les principes d’union, de solidarité et d’entraide mutuelle. Elle adhère aux principes coopératifs que sont : l’adhésion libre ; la gestion démocratique ; l’équité dans la répartition des résultats économiques ; l’intérêt limité au capital ; l’éducation coopérative et l’inter-coopération.

Elle place son action dans le cadre du développement économique et social de la République du Mali.

La C-SCPC est créée entre 7 177 sociétés coopératives de base de producteurs de coton (SCPC); 41 unions de secteurs de SCPC, 4 Fédérations Régionales de SCPC couvrant les zones Sud (Bougouni-Sikasso), nord -est (Koutiala-San), centre (OHVN – CMDT Fana), et ouest (Kita) adhérentes à ses statuts et 1 Confédération de SCPC basée à Bamako.

Vision de la C-SCPC

La vision de la C-SCPC est : «L’amélioration des conditions de vie des producteurs à travers une filière cotonnière valorisée avec des producteurs impliqués au sein d’une interprofession forte et bien organisée»

Missions de la C-SCPC

Elle a deux missions essentielles :

  1. Une mission institutionnelle qui consiste à représenter tous les acteurs de la filière coton auprès des pouvoirs publics, des collectivités, des partenaires du développement rural pour la défense de leurs intérêts
  2. Une mission opérationnelle qui consiste à :
    • Sauvegarder et défendre les intérêts moraux, professionnels ou matériels de ses membres à travers des concertations entre différents niveaux
    • Diffuser l’information nécessaire à l’amélioration des activités des membres et des producteurs de coton
    • Mener les actions d’éducation coopérative

Pour réaliser ses missions, la C-SCPC fonde ses actions sur les domaines d’intervention ci-dessous :

Au niveau institutionnel au nombre de 4 :

  • La représentation
  • La concertation avec les pouvoirs publics et les paysans
  • Le fonctionnement statutaire
  • La communication sur les missions et rôles de la C-SCPC

Au niveau opérationnel au nombre de 8 :

  • La promotion, la valorisation de la culture du coton et particulièrement des revenus des coton-culteurs à travers la gestion durable des ressources naturelles
  • L’approvisionnement des producteurs en intrants et équipements agricoles tant pour le coton que pour le vivrier
  • La commercialisation du coton-graine et sa livraison aux usines d’égrainage
  • La recherche et la diffusion de l’information sur les prix du coton fibre sur le marché mondial
  • La promotion de la productivité et de la qualité du coton graine
  • L’implication des producteurs dans la gestion interprofessionnelle de la filière et la participation de l’union dans le capital
  • La transformation des produits agricoles
  • Le développement du partenariat au niveau national et international avec d’autres filières